vendredi 17 juin 2011

Il m'est arrivé de me demander si j'étais vraiment en vie. Encore en vie.
Je ne me posais pas la question longtemps. J'avais tellement mal que j'en étais anesthésié.
Le meilleur moyen de savoir pour l'époque, c'était de prendre un glaçon, de le frotter contre ma peau, et de couper à l'aide d'un cutter la zone humidifiée. La douleur n'arrivait pas tout de suite, ce qui permettait de couper plus ou moins profondément. Il m'arrivait de ne plus pouvoir bouger la main suite à certaines entailles. Mais la douleur qui en résultait... Elle... C'était un délice. Un nectar. Elle était la preuve que je vivais encore. La réalité s'échappait quelques secondes, et je savourais tout ce mal.
Il y avait aussi des moments ou je coupais directement. Je pleurais souvent. En partie pour la douleur, mais aussi parce que c'était les seuls moments ou je me sentais vraiment humain. De ce monde. Comprenez moi. J'étais un enfant qui pensait ne plus avoir rien à perdre. Je ne pouvais me résoudre à me tuer définitivement, mais ma tête, elle, me tuait à petit feu... Sans relâche, elle me rappelait à quel point j'étais une misérable merde. Un enfant de 13ans méritait-il tout ça? Je n'en serais jamais rien. Après tout, c'était moi. Je devais bien le méritais. Ou était-ce la punition pour les années qui allaient suivre? Pour tout ces mensonges prononcés, ces traitises, et surtout, l'hyprocrisie de mes futurs sentiments. Parfois, je me demande si j'en ai vraiment. Et si j'inventais tout ça? Si ce que je considérais comme de l'affection n'était qu'une illusion que je m'étais créer?
T'ai-je vraiment aimé? Est-tu vraiment mort? Tout ceci, était-ce une illusion?
Alors, si j'avais tout inventais, toute ces douleurs n'ont-elles jamais réellement existées? Cela serait tellement doux, de me reveiller un jour sans ressentir la moindre culpabilité de pouvoir ouvrir les yeux encore... Ouvrir les yeux sur ma propre cupidité, sur mon égoisme sans fin. Il y a des jours ou j'aimerais tant mourir. Mais je ne suis plus capable de me tuer. Je reste optimiste. Je pense qu'un jour, je pourrais connaitre un jour de pur bonheur, un jour sans aucune tâche, ou je ne me rapellerais à aucun moment de sa mort, des souvenirs qui ne reviendront peut-être jamais.
Suis-je donc encore naïf à ce point? Même si je l'espère secrétement, pourquoi l'aurais-je mérité? En quel honneur?
La douleur serait encore supportable si je n'avais connu aucun bonheur. Mais j'ai pu voir à quoi ça ressemblait.
N'est-ce pas horrible? Ne suis-je pas en train d'accuser mes amis de traitre? Dis-je réellement qu'ils n'ont fait que creuser cette blessure qui saigne depuis tant d'années? Je suis terriblement égoiste, n'est-ce pas? Il m'arrive de vouloir que tous m'abandonne. Que plus personne ne ce tourne vers moi. Qu'ils partent. Tous.

Je me sens complet quand je suis seul. Quand je n'ai personne qui me hante.
Quel ironie.

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